
Titre de l’œuvre / Série : PEAUX D’ARBRES
Date : 2005
Type : Installation / Performance
Lieu : Marché Delerme – Bordeaux
Collaborations : Brigitte Giraud (écrivain), François Mauget (metteur en scène, Théâtre des Tafurs)
Dates d’exposition : 11 au 20 novembre 2005
Catégorie : Performances / Installations
Il y a quelques mois, j’ai rendu visite à Michèle Robine dans son atelier. Elle m’a fait découvrir une série de toiles où le corps humain pris dans son entier sur les premières oeuvres, apparaît de plus en plus morcelé, comme si le zoom du regard ne s’intéressait plus qu’à certaines parties du corps. Dans les dernières toiles, le zoom s’est tellement rapproché qu’il ne voit que la peau, l’écorce comme dit Michèle. La couleur a alors quasiment disparu, ne laissant plus place qu’à la matière. Le corps humain s’est transformé en végétal.
A peu près à la même époque, Brigitte Giraud m’a fait lire un de ses textes, « Des ortolans et puis rien ». Ce texte, ou plutôt cette série de poèmes courts, se présente comme un journal. Il mèle l’histoire des derniers mois de la vie de son père et la construction de sa maison, dans le quartier de Bacalan. Cette dialectique magnifiquement orchestrée, entre la fin d’une vie et la déchéance du corps de son père d’une part, la construction d ela maison (des gravats du gros oeuvre jusqu’aux travaux de peinture) d’autre part, constitue une longue méditation sur le temps, une plongée dans l’initime et la nécessité de l’éloignement et de l’errance.
Il m’a paru intéressant de rapprocher des deux univers qui, bien que très éloignés dans leur expression, reprenent à leur compte des thématiques communes : le travail de série pour Michèle et le journal daté pour Brigitte, la méditation sur les transformations du corps, la tension vitale autour de l’idée de la mort, la plus belle des obscénités.
Apportant ma voix à leur dialogue, j’au été très intéressé par l’idée de mettre en scène un parcours balisé de textes et de toiles, qui pourrait rendre compte de cette dynamique dramaturgique inclue dans les deux propositions.
François Mauguet, Théâtre des Tafurs